… mais plus généralement de la question des urgences. Je rappelle qu'elles ne sont, fort heureusement, pas tarifées à l'activité. La fermeture des urgences des hôpitaux n'est jamais liée à des questions budgétaires. Contrairement à certaines autres activités qui ne sont pas rentables, la question des urgences se pose en termes non pas de rentabilité, mais bien d'accès aux soins et de qualité. Lorsque les urgences sont remises en cause dans un territoire, c'est qu'elles sont très peu utilisées par les citoyens dans le bassin de vie, que l'activité est très faible, ou qu'elles font appel à trop d'intérimaires et que la qualité des soins n'est pas au rendez-vous. L'activité et la qualité sont les seuls motifs de remise en cause d'un service d'urgence dans un bassin de vie. Je tiens à vous rassurer sur ce point.
Ensuite, vous me demandez comment maintenir un hôpital de proximité, et ce qu'il apporte aux habitants. Certes, je tiens à garantir la proximité des soins, mais s'ils sont de qualité. Or, aujourd'hui, les deux ne vont pas toujours de pair. Vous dites que votre service d'urgence est unanimement reconnu. Tant mieux ! Dans certains cas, en raison d'un seuil d'activité trop faible par exemple, nous mettons en danger nos concitoyens en maintenant une activité de proximité. Mieux vaut parfois faire quelques kilomètres de plus, notamment pour accoucher, pour être sûre d'être dans les mains d'un praticien expérimenté.
La proximité restera, mais avec ce que j'appelle une gradation des soins. Par exemple, pour une maternité, il peut s'agir de poursuivre une activité de périnatalogie dans le lieu de proximité, avec des sages-femmes pour le suivi des grossesses, mais d'assurer l'accouchement trente kilomètres plus loin. C'est sur cette gradation des soins que je souhaite travailler aujourd'hui : pas de fermeture d'hôpitaux, mais des réorganisations dans le cadre des prises en charge, discipline par discipline.