Douze ans après les mouvements sociaux de 2009, les Antilles sont à nouveau en ébullition alors que l'ensemble des parlementaires ultramarins n'ont cessé d'alerter le Gouvernement sur la situation de nos territoires.
À titre personnel, je lui ai adressé des questions tout au long de la législature : sur les hôpitaux et la situation sanitaire à la Martinique, où l'épidémie reste très préoccupante avec seulement 30 % de vaccinés et plus de 700 morts ; sur la pollution au chlordécone en Guadeloupe et en Martinique, au cœur des revendications de la population qui attend encore la réparation promise et des mesures pour lutter contre ce phénomène ; sur la hausse significative des actes de violences par armes à feu et sur les demandes urgentes de renforts, alors que nous constatons que le niveau de sécurité ne s'est toujours pas amélioré ; plus récemment sur la vie chère dans les Antilles, qui est plus que jamais une réalité quotidienne.
Tous ces sujets ont un rapport direct avec les intenses mobilisations qui ont lieu dans les Antilles depuis ces derniers jours.
Pour n'évoquer que la sécurité, nous avons demandé à de multiples reprises, par le biais d'amendements et d'interventions des élus, que les effectifs de police soient renforcés d'une centaine d'agents supplémentaires. Une écoute plus attentive aurait évité au Gouvernement de devoir dépêcher in extremis des agents du groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN) et du RAID, l'unité de recherche, d'assistance, d'intervention et de dissuasion, en Martinique et en Guadeloupe pour protéger les populations.
Monsieur le Premier ministre, monsieur le ministre des outre-mer, ce qui se passe dans les Antilles n'est que le début d'un incendie qui risque de se propager à l'ensemble des outre-mer. À la Martinique, la collectivité territoriale, les maires, les présidents d'établissements publics de coopération intercommunale (EPCI), les parlementaires ont réussi à anticiper grâce à une conférence territoriale de l'action publique pendant que des propositions d'autonomie étaient faites en Guadeloupe.
La France hexagonale pourrait-elle enfin reconnaître les populations lointaines de l'outre-mer au lieu d'y voir uniquement le zouk, le rhum, le soleil et les plages ?