Madame la ministre du travail, nous sommes, avec mes collègues Sandrine Mörch, Catherine Fabre, Gaël Le Bohec, Marie-Christine Verdier-Jouclas, Sylvie Charrière et bien d'autres, mobilisés depuis plusieurs années en faveur d'un modèle d'insertion auquel nous croyons : celui des écoles de production.
Historiquement créées en 1882 à Lyon, et inspirées par le catholicisme social, ces structures, qui ont ensuite progressivement essaimé dans la région Rhône-Alpes, accueillent des jeunes de 15 à 18 ans qui échappent au système scolaire classique : des décrocheurs. Mais, au lieu de les laisser décrocher, on les forme à un métier, avec la philosophie du « faire pour apprendre ». Chaque élève va lui-même fabriquer des pièces qui répondent à une commande réelle d'un client industriel. Dans l'industrie, comme pour l'école de Gorge de Loup dans ma circonscription, mais aussi dans la restauration, l'automobile, le bois, le bâtiment et même la bijouterie, les débouchés sont foison, avec une employabilité de 100 % à la sortie de l'école, les élèves recevant en moyenne cinq offres d'emploi.
Nous appelons à développer ces écoles, qui sont désormais quarante-cinq, réparties sur tout le territoire national et qui vont se multiplier dans les prochaines années. Nous pouvons compter sur une fédération dynamique, présidée par M. Dominique Hiesse, que je salue pour son engagement et sa passion communicative. Nous pouvons compter sur vous madame la ministre déléguée à l'industrie, qui avez ouvert une enveloppe de 5 millions d'euros dans le cadre de l'initiative Territoires d'industrie, dans le but de doubler le nombre de ces écoles. Nous pouvons, enfin, compter sur vous, madame Borne, ministre du travail, qui allouez chaque année, depuis la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel, une ligne budgétaire aux écoles de production.
Pour 2022, c'est un effort important du Gouvernement, un effort remarquable, à hauteur de 7,5 millions d'euros, que nous avons voté dans le cadre du contrat d'engagement jeune annoncé par le Président de la République.
Madame la ministre, quelles perspectives pouvons-nous donner à ce réseau d'écoles, qui forme aujourd'hui les acteurs de la réindustrialisation française de demain ?