Il faut plutôt un ensemble d'outils innovants, souples et adaptables au niveau local, qui tiennent compte, comme vous le rappelez, de l'exigence en matière de qualité des soins, mais aussi de prévention. Plutôt que de parler de mesures incitatives ponctuelles qui doivent rendre plus attractives les zones sous-médicalisées, je préfère aborder avec vous les mesures structurelles qui portent sur l'organisation générale de l'offre de soins.
Tout d'abord, je dois vous dire qu'en dépit de sa prégnance dans le débat public, l'expression « désert médical » me semble en fait inappropriée. Certes, il existe dans notre pays de réels et très importants problèmes d'accès aux soins, mais il faut se poser les bonnes questions. Qu'est-ce qu'un bon accès aux soins ? Cela se limite-t-il à la simple présence d'un médecin généraliste, par exemple ?
Permettez-moi de prendre un exemple que je connais bien : le diabète. Le suivi de cette pathologie ne nécessite pas seulement un médecin généraliste, il faut aussi une équipe de soins pour faire l'éducation thérapeutique du patient, une infirmière au domicile de ce dernier, un cardiologue, un orthoptiste en lien avec un ophtalmologiste, un podologue, …