Permettez-moi, à cet égard, de citer le rapport d'information no 686 déposé le 26 juillet 2017 au nom de la commission des affaires sociales du Sénat : « les interlocuteurs allemands ont fait le constat que ce dispositif » – c'est-à-dire le conventionnement sélectif – « ne parvient pas à résoudre, d'une part, le manque de spécialistes et de généralistes dans les Länder de l'Est dont la population a baissé, et, d'autre part, l'excédent d'offre dans les Länder plus dynamiques de l'Ouest. [… ] On constate, en fait, une fuite des médecins vers d'autres formes d'exercice » – notamment salariées – « ou une implantation à la frontière des zones sur-denses. » C'est pourquoi il faut, pour prendre à bras-le-corps cet enjeu qui nous tient à coeur, adopter une vision stratégique d'ensemble plutôt que des mesures coercitives.
Comme vous le savez, la stratégie nationale de santé a été adoptée par décret le mois dernier. L'une de ses priorités est la lutte contre les inégalités en matière de santé, pour permettre à chacun de nos concitoyens de bénéficier du bon acte, par le bon praticien, au bon endroit, dans la bonne structure, et au bon moment.
À cet effet, le plan pour l'accès aux soins présenté en octobre dernier s'appuie sur les dynamiques qui partent des territoires, en favorisant les synergies entre professionnels, élus et usagers. C'est à cette condition, et à cette condition seulement, que les acteurs locaux pourront construire ensemble un projet de soins mieux adapté à la réalité quotidienne des Français dans tous les territoires.
Ce plan s'articule autour de quatre priorités : renforcer l'offre de soins dans les territoires au service des patients, grâce à une présence médicale et soignante accrue ; mettre en oeuvre la « révolution numérique en santé » pour abolir les distances en développant la télémédecine ; …