Intervention de Saïd Ahamada

Séance en hémicycle du mercredi 8 décembre 2021 à 21h30
Différenciation décentralisation déconcentration et simplification de l'action publique locale — Article 56 (appelé par priorité)

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaSaïd Ahamada :

Soulignons en effet que les élus locaux ont été largement associés. Toutes et tous, individuellement ou collectivement, ont eu l'occasion de dire ce qu'ils pensaient du texte. Nous ne sommes pas ici au début d'un processus, ni à son terme d'ailleurs, car certains éléments évolueront encore : nous parachevons au moins en partie des dispositions qui permettront à la métropole de mieux fonctionner.

Cela étant dit, permettez-moi d'évoquer deux éléments qui me paraissent importants, à commencer par le « veto marseillais », puisque c'est ainsi qu'on l'appelle. D'autres l'ont dit avant moi, la ville n'est pas représentée à la mesure de sa démographie au sein de la métropole. C'est le fruit de l'histoire : pour que la métropole voie le jour, des concessions ont dû être faites, notamment aux maires qui n'en voulaient pas – le poids de Marseille a été l'une d'entre elles.

Je rappelle aussi, comme l'a fait Mme la ministre, qu'aux termes de la loi PLM, les élus de la majorité municipale marseillaise ne pèsent pas autant qu'ils le devraient. À cet égard, je note que les personnes qui s'émeuvent du veto marseillais – temporaire, je le rappelle : il court jusqu'en 2023, et qui ne concerne, Mme la ministre l'a dit, que deux compétences, la voirie et les espaces publics – ne discutent pas le fait, pointé par M. Lambert, que chaque maire, quelle que soit la taille de sa commune, disposera du même poids au moment de délibérer d'autres questions – cela, personne ne le remet en cause.

C'est pourquoi j'estime que le veto marseillais – je ne l'aurais pas appelé ainsi, mais peu importe – n'est pas excessif dans la construction de la métropole, laquelle doit être assise sur un accord politique qui respecte les uns et les autres. Mme Rabault l'a dit et il convient de le souligner, Marseille est tout de même la ville la plus importante de la métropole. Par parenthèse, je précise que je n'ai jamais entendu la présidente de la métropole, membre des Républicains, contester l'instauration de cette particularité pour la ville de Marseille.

Le deuxième point qui me semblait important d'aborder est la question des conseils de territoire. À nouveau, je rappelle à celles et ceux qui ne le sauraient pas qu'à l'origine les conseils de territoire devaient être provisoires. Nous sommes donc également en train de parachever ce dispositif.

Je ne reviendrai pas sur la conférence des maires ou l'organisation territorialisée des services, qui permettra évidemment d'agir au plus près des territoires, et terminerai mon propos en insistant sur le fait que le rôle de Marseille est de la plus haute importance pour le territoire – c'est pour cette raison que la métropole se nomme Aix-Marseille-Provence.

Si Aix-en-Provence est ce qu'elle est – je prends cet exemple, car on oppose souvent cette ville à Marseille –, c'est parce qu'il existe un grand port maritime à Marseille, que la ville est traversée par plusieurs autoroutes et donc qu'elle irrigue toute une partie du territoire. Ainsi la suppression des conseils de territoire permettra-t-elle à tous les élus, quels qu'ils soient, de prendre conscience de la richesse et de l'intérêt qu'il y a de construire la métropole.

Pour reprendre les mots du Président de la République, il faut faire en sorte que Marseille devienne une « capitale de la Méditerranée », qu'elle rayonne au-delà des limites de la ville : elle ne s'arrêtera pas à ses frontières – tout le monde l'a bien compris. Et si nous voulons justement parvenir à construire la métropole et une identité métropolitaine, il faut supprimer les conseils de territoire qui, aujourd'hui, la tirent vers le bas…

Aucun commentaire n'a encore été formulé sur cette intervention.

Cette législature étant désormais achevée, les commentaires sont désactivés.
Vous pouvez commenter les travaux des nouveaux députés sur le NosDéputés.fr de la législature en cours.