Comme la garde des Sceaux, Mme Avia a insisté sur l'importance et la force du symbole. De notre point de vue, il y a une incohérence entre cette présentation très emphatique et le résultat : un texte qui ne porte que sur la vie parlementaire, en dépit de quelques timides incursions sur le Gouvernement et le Président de la République.
Si nous voulions être clairs et précis, il faudrait bien parler de vertu : cela serait cohérent avec la vision d'ensemble que nous avons proposée de ce qu'il faudrait faire et vers quoi s'engage cette Assemblée renouvelée ; cette Assemblée qui porte une histoire. Une ambition plus grande, voilà ce que nous continuerons de défendre dans l'hémicycle, en tentant de la traduire par d'autres mots que celui de « confiance », qui est surtout incantatoire.
Pensons aussi à nos concitoyennes et concitoyens : qu'entendront-ils d'autre que des mots fourre-tout dans lesquels chacun met un peu ce qu'il veut ? Ne risque-t-on pas d'alimenter encore la désaffection démocratique en employant le mot « confiance » alors que, précisément, les gens n'ont pas confiance ? Ce dialogue de sourds ne permettra certainement pas de montrer symboliquement que les choses vont changer.
Nous pourrions aussi débattre du mot « politique » : la politique, c'est l'organisation de la vie dans la cité, ce qui inclut nombre d'actrices et d'acteurs, bien au-delà des seuls parlementaires. On voit, là aussi, l'écart qu'il y a entre l'ambition affichée et la réalité de ce qu'adopte la majorité.