On ne peut pas considérer aujourd'hui la presse comme un bien de consommation comme les autres. Il existe une vraie précarité de l'accès à l'information et elle n'est pas que financière, monsieur le rapporteur général : elle résulte aussi d'une évolution des modes de consommation de l'information. On le voit avec le phénomène des fake news – et c'est à dessein que j'emploie le terme anglais, qui est de mon point de vue beaucoup plus évocateur de ce qu'est cette nouvelle façon de communiquer et de désinformer.
Il faut se donner les moyens de lutter contre ce phénomène. Or, plutôt que de soutenir une presse libre – non pour chercher à en contrôler la ligne éditoriale, mais parce que l'on connaît le sérieux de ses contenus, lesquels sont produits par des journalistes formés pour cela et qui exercent un vrai métier –, on préfère imaginer des systèmes complexes de régulation de l'internet et des plateformes, ce qui revient à préférer l'interdiction à l'éducation et à l'accès à une information fiable et vérifiée qu'offre la presse.