Il s'agit évidemment d'un amendement important, qui prolonge les mesures du bouclier tarifaire et les renforce par rapport à ce qui était prévu, s'agissant de l'électricité. Nous traversons une crise des prix de l'énergie ; on peut y trouver des explications diverses, mais il y a au moins une certitude : de façon tendancielle, les prix de l'énergie vont augmenter. Le passage d'une énergie moyennement propre à une énergie propre ne pourra se faire sans que des milliers de milliards d'euros et de dollars soient investis dans le monde entier ; cela implique que le coût de l'énergie finira forcément par augmenter.
J'aurais donc aimé entendre le Gouvernement sur cette question, à laquelle il apporte des réponses ponctuelles dont aucune, au fond, ne peut être bonne : défiscalisation, remboursement des producteurs, augmentation du volume de l'ARENH, toutes mesures sans doute nécessaires à un moment donné, mais limitées. Vous ne nous avez toujours pas dit, monsieur le ministre délégué, combien nous coûterait une augmentation de 25 % des tarifs de l'électricité, qui serait donc supérieure de 10 points à la hausse de 15 % que vous aviez prévue. Ne me dites pas que vos services ne peuvent pas au moins évaluer ce coût. Atteindrait-il une dizaine, une douzaine de milliards, au lieu des 5 à 6 milliards qui étaient prévus ? Est-ce l'ordre de grandeur ?
Par ailleurs, il faudra évidemment que les consommateurs, ménages comme entreprises, soient mis devant leur responsabilité, celle d'affronter une augmentation durable des prix de l'énergie. Une évolution partielle de notre modèle social sera probablement nécessaire – y compris sur ses équilibres –, assortie d'une réflexion sur la façon d'aider durablement les ménages qui ne seront pas en mesure de financer la transition écologique.