Sont-ils à ce point irréalistes ? Non ! Dix-huit pays européens nous ont devancés en matière de codétermination et ce que nous proposons ne nous ferait même pas rattraper ce retard.
Le groupe de la République et de la révolution en marche fait soudain preuve d'une grande timidité et nous reproche de vouloir casser des murs. Pour ma part, j'ai plutôt l'impression que nous sommes en train de protéger des citadelles. Je vous le dis très sincèrement, je suis extrêmement déçu, car les conversations que j'avais pu avoir avec certains d'entre vous me laissaient espérer davantage. Beaucoup avaient exprimé des attentes politiques fortes, mais ils ne semblent pas prêts à leur donner une réelle traduction, et cela me cause une immense déception. Je suis déçu de voir que beaucoup ne vont pas au-delà d'une adhésion de principe.
Il y a évidemment des exceptions, et je voudrais ici m'adresser à l'aile gauche de la Nouvelle gauche. Vous avez absolument voulu, chers collègues, déposer des amendements relatifs à l'écart des revenus, pour montrer votre différence. Nous sommes restés prudents sur ce sujet, car il s'agit d'une question complexe. Faut-il, par exemple, y inclure les dividendes ? Nous nous sommes montrés prudents, disais-je, et nous avons demandé une étude sur ce sujet. Vous proposez un écart de 1 à 20. Sachez que la conviction personnelle de votre rapporteur – elle va sans doute vous surprendre et vous pourrez la méditer – , c'est que personne, en un mois, ne doit pouvoir gagner plus qu'une autre personne en un an. Telle est ma position éthique et philosophique.