L'école est le temple de la République. L'école est un service public, le patrimoine de ceux qui n'en ont pas et qui doit accompagner tous nos enfants pour leur permettre de bénéficier des mêmes opportunités, quelles que soient leurs conditions de départ dans la vie. L'école doit être le rempart contre la reproduction sociale. L'école doit être le rempart contre l'assignation territoriale. L'école doit porter notre vision de ce que doit être l'égalité républicaine, conformément à la devise de notre République.
Pour permettre ce projet républicain, et accompagner nos enfants, les personnels encadrants de nos écoles œuvrent au quotidien à leur épanouissement et à leur construction en tant que citoyens. Je veux remercier les personnels éducatifs et encadrants des écoles, délaissés et abandonnés depuis cinq ans par la majorité qui n'a que faire des démissions grandissantes au sein du corps enseignant ; qui n'a que faire des manques considérables de moyens accordés à l'école ; qui n'a que faire des difficultés revendiquées par les directeurs d'école – manque d'aide administrative et matérielle, de formation, de temps de décharge pour concilier missions d'enseignement et de direction. Les espoirs des directeurs et directrices d'école étaient forts : une augmentation du temps de décharge, une simplification des tâches, souvent chronophages, une aide humaine dans la gestion des missions et une revalorisation de leur métier. Mais vous n'avez pas écouté leurs revendications.
Certes, la proposition de loi comporte quelques avancées, comme l'instauration d'un point annuel sur l'effectivité de l'utilisation des décharges, ainsi qu'une obligation de proposer tous les cinq ans une offre de formation spécifique. Mais, il faut le dire, elle n'apporte pas de réponses satisfaisantes sur deux points cruciaux : les décharges et l'aide administrative et matérielle aux directeurs et aux directrices. La version finale du texte persiste à élargir le champ de leurs missions en leur confiant un rôle de formation, alors que le constat de leur surcharge de travail était unanime. Ce qui ressortira de la proposition de loi, c'est la ligne rouge franchie par l'introduction de l'autorité fonctionnelle, imposée par la droite et la majorité, qui se rejoignent désormais sur de nombreux points pour finalement se confondre.