Intervention de Charles de Courson

Séance en hémicycle du mercredi 15 décembre 2021 à 15h00
Projet de loi de finances pour 2022 — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaCharles de Courson :

Même si notre groupe n'occulte pas les effets de la crise du covid, ce sont également les failles de votre gestion budgétaire qui ont conduit à ce bilan désastreux.

Deuxième remarque, intimement liée à la première, l'augmentation des dépenses publiques a prélevé près de 60 % de la richesse de notre pays. Un simple calcul permet de le démontrer : le PIB nominal français est passé de 2 291 milliards d'euros en 2017 à 2 587 milliards d'euros fin 2022, soit – en calculant bien – une hausse de la richesse nationale de 296 milliards d'euros ! Mais de combien ont augmenté les dépenses publiques pendant la même période ? De 182 milliards d'euros.

En d'autres termes, vous avez capté plus de 60 % de la richesse supplémentaire créée, plombant ainsi la compétitivité de la France. Celle-ci se traduit par une hausse des deux tiers de notre déficit commercial. L'année 2022 marquera un nouveau record, avec un déficit prévisionnel de la balance commerciale de 95 milliards d'euros, contre 58 milliards d'euros en 2017. Monsieur le ministre délégué, où va la France, si ce n'est dans le cercle vicieux des pertes de compétitivité et des déficits publics croissants ?

Troisième remarque, nous sommes toujours les tristes champions des prélèvements obligatoires – même si, grâce aux Danois, nous sommes désormais relégués en deuxième position… Monsieur le ministre délégué, vous annoncez partout avoir baissé les prélèvements obligatoires, de plus de 50 milliards d'euros. Vérifions tout de suite : le ratio entre les prélèvements obligatoires et le PIB s'établissait à 45,1 % en 2017, et serait, d'après vos prévisions, de 43,5 % en 2022, soit une baisse de 1,6 point de PIB, ce qui équivaut à 41 milliards d'euros : ce ne sont pas 50 milliards d'euros ! En outre, tout cela est intégralement financé par une augmentation du déficit public. Au fond, votre stratégie budgétaire est très simple : « Plus de dépenses, moins de recettes, on s'endette et on verra plus tard ! »

Quatrième remarque : vous continuez à mettre les territoires de côté. Le plan de relance s'est déployé de manière uniforme, sans prendre en compte les spécificités de chaque territoire.

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