Intervention de Christophe Naegelen

Séance en hémicycle du mercredi 15 décembre 2021 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la présidence française du conseil de l'union européenne suivie d'un débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaChristophe Naegelen :

En préparant mon intervention pour ce débat, j'ai voulu m'inspirer des mots et des discours de ceux qui ont pensé l'Europe au fil du temps, et qu'on entend malheureusement trop peu : Schuman, Veil, Delors ou Giscard d'Estaing, des générations de personnalités qui ont su trouver les termes justes pour évoquer la nécessité de construire une communauté de destin. Dans les mots de tous ces grands hommes et femmes, on retrouve la même nécessité de bâtir l'Europe pour opérer une réconciliation après les terribles guerres qui ont rythmé le quotidien des Français dans la première partie du XXe siècle.

Si nous avons conscience de l'atrocité qu'ont représenté ces événements dont, comme de nombreuses régions de France, les Vosges portent encore les séquelles, il est malheureusement évident que les plus jeunes générations en sont moins conscientes ou qu'elles se sentent peut-être moins concernées par le poids de l'histoire qui sous-tend la construction européenne.

Pourtant, depuis quelques années revient une petite musique dans laquelle les mots des grands Européens paraissent plus pertinents que jamais. Je ne citerai ici que ceux de Simone Veil : « Nos pays ont payé trop cher le prix de la barbarie pour ne pas tirer une leçon des erreurs du passé. Autant que la paix, la liberté et la démocratie, qui en sont les garants, sont le ferment, non négociable, de cette Europe en construction. »

Si les paroles et les valeurs de Simone Veil, marraine de l'UDI-I, trouvent encore de l'écho dans notre pays, c'est aussi parce qu'à quatre mois d'une élection majeure prospèrent nombre de personnes qui veulent déconstruire le combat de sa vie. Durant cette campagne, la présidence française risque malheureusement de n'être qu'un élément de second plan, qui ne sera mis en avant que par les assauts politiques de quelques-uns qui aimeraient mettre sur le dos de l'Europe tous leurs problèmes. Je tiens donc à exprimer mon regret et celui de mon groupe que la France n'ait pas fait le choix de déplacer cette présidence, alors qu'elle en avait la possibilité.

Plus que des questions de campagne, ce qui nous interroge surtout est la crédibilité de la France lorsqu'elle affirme vouloir faire de son passage à la tête du Conseil un moment fort pour la relance de la construction européenne, alors que le président français, co-instigateur de cette relance, ne sera peut-être plus là en mai.

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