Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du mercredi 15 décembre 2021 à 15h00
Déclaration du gouvernement relative à la présidence française du conseil de l'union européenne suivie d'un débat

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Vous avez beau ne pas être pas d'accord, je confirme !

En fait, cette souveraineté que vous revendiquez s'exerce fortement à l'égard des faibles – en termes de politique migratoire –, mais faiblement à l'égard des forts – en termes de politique militaire, marquée par une véritable inféodation à l'OTAN.

Pendant ce temps, M. Macron ose parler des relations avec l'Afrique, sans dire le moindre mot des accords commerciaux de libre-échange qui détruisent les agricultures africaines et leurs économies fragiles, ce qui explique une bonne partie des départs contraints des populations concernées. Il ne dit pas non plus le moindre mot pour les pays qu'il a abandonnés, en ne défendant pas la levée des brevets sur les vaccins contre le covid, et qui ne parviennent pas à vacciner leur population autant qu'ils le voudraient. Or, tant qu'on vaccinera si peu dans les pays du Sud, de nouveaux variants ne cesseront d'apparaître de façon inexorable dans les pays du Nord.

Quand je vois ce qui nous attend avec cette présidence française, je ne peux donc penser qu'à une chose, c'est-à-dire à tout ce que nous aurions pu faire avec quelqu'un d'autre à la tête de notre pays dans un moment aussi historique, à tout ce que nous aurions pu faire avec un président combatif qui aurait eu à cœur l'intérêt des peuples et de notre pays, qui n'est jamais si grand et écouté que lorsqu'il promeut sa devise – Liberté, égalité, fraternité – plutôt que celles des financiers.

Je pense à la grave faute politique opportuniste qu'a faite M. Macron en ne reportant pas cette présidence qui, placée comme elle le sera, va réduire le temps de la présidence française à trois mois en raison des règles de temps de parole liées à l'élection présidentielle française. Ce choix, purement égotique, a pour résultat d'affaiblir nos capacités de négociation, alors que les précédents nous montrent qu'un report aurait été possible. Je trouve cela d'autant plus dommageable qu'à quelques mois près la France et l'Europe auraient pu avoir la chance de voir s'installer un nouveau Président de la République française – personne ne s'étonnera que je souhaite qu'il s'agisse de Jean-Luc Mélenchon.

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