Tant de contradictions ne nous promettent qu'une France faible dans une Europe faible.
Nous l'avons vu, mes chers collègues, la gestion européenne de la crise a révélé la solidarité et la capacité de coopération des vingt-sept pays de l'Union. Mais, comme l'a souligné le Président de la République, nous avons besoin de continuer à transformer l'Europe de la coopération en Europe de la puissance.
Nous sommes à ce moment charnière où nous devons nous projeter dans l'avenir du modèle européen et de son autonomie stratégique. Nous sommes dans un temps où les menaces géopolitiques et l'urgence climatique confèrent à l'Europe une responsabilité particulière.
Comment ne pas être préoccupés par le comportement de puissances autoritaires dont la stratégie est de tester la solidarité de l'Europe ? Comment ne pas être inquiets par la situation à la frontière entre la Russie et l'Ukraine, où des dizaines de milliers de soldats russes sont massés ? Après la Géorgie, l'annexion de la Crimée, l'occupation du Donbass, le sort de Kiev concerne tous les Européens.
Comment ne pas être préoccupés par le drame qui se joue au Bélarus ? Voilà plusieurs mois que l'Europe est mise au défi par le dictateur Loukachenko qui, dans une mise en scène cynique et macabre, manipule les migrants comme des pions et exploite la misère d'enfants, de femmes et d'hommes pour déstabiliser l'Europe.
Je tiens à dire mon soutien à celles et ceux qui, au Bélarus et en exil, se battent pour la démocratie. Je pense en particulier à la courageuse représentante de l'opposition démocratique, Mme Svetlana Tikhanovskaïa, dont le mari Sergueï Tikhanovski a été condamné hier à dix-huit ans de prison.