C'est une révolution copernicienne, d'abord, parce que nous découvrons chaque jour – et cette prise de conscience est portée par Emmanuel Macron – que, pour paraphraser Saint-Exupéry, s'aimer ne consiste plus simplement à se regarder l'un l'autre mais à regarder ensemble dans la même direction.
L'ensemble des sujets qui sont sur la table sont des sujets mondiaux, qu'il s'agisse de la pandémie, du climat, de la lutte contre le terrorisme, des migrations ou de la sécurité. C'est pourquoi la commission que j'ai l'honneur de présider est particulièrement sensible à la capacité de l'Union européenne à assumer cette mutation géopolitique, dont vous êtes au quotidien, monsieur Le Drian, la cheville ouvrière au Quai d'Orsay.
C'est aussi une révolution géopolitique : nous découvrons que l'exemplarité, c'est bien, mais qu'il faut aussi de la réciprocité ; nous découvrons que le droit, c'est bien, mais qu'il faut aussi que nous soyons forts ; nous découvrons que l'universalité, c'est bien, mais que les intérêts particuliers de l'Europe doivent être défendus. Nous sommes convaincus que cette révolution de la puissance est essentielle. Les échéances qui sont aujourd'hui sur la table en matière de politique de défense, de renforcement de notre politique de sécurité et d'ajustement de la politique migratoire sont devenues fondamentales.
Mes chers amis, mes chers collègues, nous réussirons si nous sommes solidaires, nous autres Européens ; sinon, comme dirait Victor Hugo, nous mourrons tous, chacun tout seul.