Intervention de Amiral Laurent Isnard

Réunion du mardi 19 décembre 2017 à 17h00
Commission de la défense nationale et des forces armées

Amiral Laurent Isnard, commandant les opérations spéciales :

Vous me demandez si le COS pourrait être davantage utilisé comme un laboratoire pour valider certains matériels sur le terrain. Nous encourageons cette pratique, mais elle n'est intéressante que si elle enclenche ensuite l'acquisition. Si en parallèle est engagé un programme d'armement, avec ses lourdeurs, cela perd tout intérêt. Je ne suis pas contre les règles administratives, loin de là, mais il faut mettre les choses en perspective. L'AOA, cela vaut par exemple si l'on achète deux exemplaires d'un matériel pour les tester – il existe des structures pour ce faire – puis les employer immédiatement. On peut aussi regarder les matériels dont disposent nos alliés. Par exemple, les Américains ont pour leurs seules forces spéciales l'équivalent de notre DGA. On peut penser dès lors qu'un matériel qui aura équipé l'ensemble de leurs forces présente à la fois un intérêt et des garanties de qualité. Si vous testez un matériel un peu innovant fabriqué par une start-up – les PME ont parfois des choses extraordinaires, peu chères et bien adaptées – il faut être capable de s'affranchir du code des marchés publics. Car vous ne pouvez pas développer un produit avec quelqu'un puis le remercier d'avoir fait des essais, tandis que c'est finalement le concurrent qui pourra vendre. Il faut savoir aussi protéger l'innovation. Je pense que l'on peut y parvenir en adaptant la transcription de la directive européenne aux besoins des forces spéciales. Je suis très optimiste et très content de cette recherche d'efficacité administrative et opérationnelle qui permet aussi au contribuable de s'y retrouver.

Je reviens, Monsieur Furst, à votre question sur les mini-sous-marins autonomes. Il y a plusieurs mini-sous-marins, d'abord ceux qui sont individuels, qui aident à plonger et que l'on peut emporter à bord d'une embarcation commando. Les mini-sous-marins auxquels je faisais allusion sont beaucoup plus gros : ils ont été faits avant tout pour agir à partir du SNA de type Barracuda, le sas permettant de les mettre en oeuvre en plongée. Ils sont indétectables au départ et au retour de la mission, c'est-à-dire qu'ils peuvent faire une mission de renseignement sans être vus, sans signature, sans prise de risques particuliers, et avec une efficacité assez impressionnante. Mais les SNA les mettant en oeuvre ne seront pas toujours disponibles, il y aura des priorités à déterminer, des choix à faire avec d'autres missions. L'une des solutions consiste donc à les mettre sur un bateau intermédiaire qui permet de les recevoir et qui pourra amortir les chocs, aller en mer, etc. Le BPC dispose d'un radier à l'arrière qui permet de rentrer ce bateau et de l'y stocker. De la même manière que le porte-avions est une base aérienne en mer, le BPC est une base commando totalement autonome au large des côtes. C'est pourquoi nous demandons ce moyen adapté.

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