Je tenais à prendre la parole sur cet article pour parler de démocratie sanitaire. La crise sanitaire a en effet révélé pour nos territoires ultramarins, éloignés de l'Hexagone, l'importance des élus locaux dans la gouvernance des politiques sanitaires, surtout dans le déploiement de mesures protectrices pour les populations. Pourtant, malgré nos multiples avertissements, il apparaît encore trop souvent – je parle surtout pour la Guadeloupe – que le dialogue entre les élus et l'ARS reste fortement dégradé.
Face à une fragilisation sans précédent de l'offre de soins, l'inertie parfois trop accommodante de la direction de l'ARS vient déstabiliser encore un peu plus le système de santé local. Les coups portés successivement au comité de gestion des œuvres sociales hospitalières (CGOS), au groupement d'intérêt public - Réseaux et actions de santé publique en Guadeloupe, à Saint-Martin et à Saint-Barthélemy (GIP-RASPEG), au cyclotron et à l'Établissement français du sang sont autant d'illustrations des effets en cascade des problèmes de gouvernance locale de l'offre de soins.
En ces temps de crise et alors que le nouveau centre hospitalier universitaire (CHU) de Guadeloupe est toujours en reconstruction, il m'apparaît fondamental de faire cesser ces dysfonctionnements et de rétablir la confiance.
L'article 31 transforme la composition et les missions des ARS dans le but d'y faire une plus grande place aux élus locaux. C'est naturellement une bonne évolution, mais nous considérons qu'il faut aller plus loin dans les départements d'outre-mer. Ce sera le sens de l'ensemble des amendements que je défendrai avec mes collègues ultramarins.