Intervention de Éric Coquerel

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaÉric Coquerel :

Collègues marcheurs, vous êtes des apprentis sorciers. Beaucoup d'entre vous ont dit ici leur désaccord avec le principe même du passe sanitaire, au nom des libertés ; vous l'avez instauré. Beaucoup d'entre vous ont dit qu'il ne s'appliquerait jamais pour les actions du quotidien ; vous l'avez généralisé. Plusieurs d'entre vous, y compris vous, madame la présidente de la commission, ont dit qu'il ne pourrait jamais être confié au contrôle de quelqu'un d'autre qu'un policier ; vous vous apprêtez à le faire. Vous vous apprêtez à définir une société régie par un passe vaccinal permanent qui, sur simple présentation d'un QR code, vaudra discrimination, division, surveillance et contrôle généralisé.

Il n'est en réalité pas question, dans ce débat, d'efficacité sanitaire ; ce qui est en jeu, c'est la société que nous voulons. La vôtre, celle vers laquelle vous nous amenez, nous glace d'effroi. Il n'est pas question de santé car nous savons tous, malheureusement – c'est admis par toutes les autorités médicales –, qu'avec le nouveau variant, le vaccin n'empêche pas la transmission. Le vaccin, et c'est déjà beaucoup, empêche les cas les plus graves, mais pour que les gens se vaccinent, c'est la conviction qui doit l'emporter.

Que croyez-vous qu'il se passera quand vous obligerez, au nom de ce passe vaccinal, les gens à se vacciner ? Ils ne le feront pas plus qu'ils ne le faisaient hier ! Et d'ailleurs, ils sont peu à ne pas être vaccinés ! Votre projet de loi montre que vous ne faites pas confiance aux citoyens que nous sommes – et pour cause, quand vous expliquez que les devoirs sont plus importants que les droits, vous montrez que vous nous considérez comme des sujets. Vous ne faites pas confiance à une population parmi laquelle des centaines de milliers de personnes se testent chaque jour, montrant qu'elles ne veulent ni se contaminer ni contaminer leurs voisins, et au sein de laquelle 4 millions de personnes seulement – c'est un record pour un vaccin – ne sont pas vaccinées.

Vous nous proposez un passe vaccinal qui cache tous vos manques, tous vos échecs : celui des tests payants ; celui d'un hôpital que vous avez laissé en déshérence

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