Intervention de Julien Aubert

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaJulien Aubert :

Je présente tous mes vœux à mes collègues pour cette première intervention de l'année.

Pour ma part, je vois dans ce passe vaccinal d'abord une double incohérence épidémiologique : on intime au non-vacciné négatif de rester chez lui tout en permettant au vacciné positif de circuler, et le virus pourra circuler à grande vitesse dans un TGV mais pas dans un TER – transport express régional.

Je vois également dans ce passe vaccinal une contradiction médicale : moins le virus aboutit à des formes graves – si l'on en croit les premiers témoignages provenant de Grande-Bretagne –, plus on nous ressort l'obligation vaccinale, et ce alors que les durées d'hospitalisation baissent. Avouez que, pour les Français, c'est assez compliqué à comprendre. Et cela montre d'ailleurs que c'était en juillet qu'il fallait mettre en place l'obligation vaccinale, ce que vous aviez alors refusé de faire.

Troisième argument : vous créez un dispositif de crédit social en utilisant la menace de suspension de la vie sociale comme outil de vaccination, mais sans aucune réflexion sur son caractère proportionnel au regard de l'intérêt général recherché, c'est-à-dire en distinguant par catégorie de patients. Il n'y a aucune croyance dans le civisme ni dans le sens des responsabilités de chacun pour évaluer son propre risque.

Enfin, vous créez un ovni juridique : l'obligation déguisée. Depuis quand la loi se grime-t-elle pour incarner la volonté générale ? Par quel tour de passe-passe la loi devient-elle l'expression déguisée de la volonté générale ?

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