Intervention de Agnès Thill

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAgnès Thill :

Cet article va à l'encontre de tout principe juridique, moral et philosophique. Alors que vous proclamiez il y a quelque temps la toute-puissance du passe sanitaire, moyen ultime d'endiguer la crise, la création du passe vaccinal prouve non seulement que l'efficacité du précédent que vous nous aviez vendue n'est pas avérée, mais encore qu'il s'agit bien d'une obligation vaccinale déguisée dont vous ne souhaitez pas assumer les conséquences.

Croyez-vous que les gens soient allés se faire vacciner de gaieté de cœur ? Ils s'y sont allés parce que sinon ils ne pouvaient plus travailler, plus faire ceci ou cela. Pourquoi ne rendez-vous pas ce vaccin obligatoire comme c'est le cas pour onze autres ? Que ne voulez-vous pas assumer ? Je vais vous le dire : ce passe vaccinal est le moyen idéal de protéger votre responsabilité pénale, mais surtout de fracturer encore davantage la société en faisant peser la responsabilité de la crise et l'engorgement des hôpitaux sur les non-vaccinés.

Cet article instaure ainsi au plus haut sommet de la hiérarchie des normes un système discriminatoire entre deux catégories de Français, au moment même où une pétition contre cette mesure vient de recueillir plus d'un million de signatures. Vous avez déjà remis en cause la danse, les repas en famille, les visites aux anciens, les messes, les cultes, le soutien aux mourants et les enterrements… Ce projet de loi montre une chose : vous oubliez ce qu'est un homme ! Vous faites subir aux Français la double peine : un système hospitalier étatique incapable de les protéger et la disparition progressive de l'État de droit dont on nous dit depuis les bancs de l'école qu'il était mis en place pour protéger des abus et de l'arbitraire.

Ce changement anthropologique, dangereux pour notre démocratie, doit être évité. C'est pourquoi je demande par cet amendement la suppression de l'article 1er .

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