Comme de nombreux collègues, je ne suis pas favorable à la prorogation du passe sanitaire, et encore moins une fois transformé en passe vaccinal. Cela été abondamment dit : le vaccin n'empêche ni les infections ni la transmission du virus. J'en suis d'ailleurs moi-même l'illustration, puisque multivaccinée, avec trois doses, j'ai été infectée par le covid-19 avant Noël. Je reste néanmoins favorable à la vaccination pour éviter les formes graves.
Le virus circule massivement chez les non-vaccinés, mais aussi chez les personnes vaccinées. Vous ne pouvez pas continuer à jeter l'opprobre uniquement sur les non-vaccinés, en évitant de mettre en œuvre toutes les solutions sanitaires possibles. Par exemple, pourquoi ne préconisez-vous pas l'usage de masques FFP2 dans les lieux clos, à commencer par les trains, comme le font nos voisins européens ? Pourquoi ne facilitez-vous pas les tests massifs ?
Enfin, accuser les non-vaccinés d'obstruer les hôpitaux, c'est aussi refuser de voir la crise très dure qui frappe les hôpitaux depuis une période bien antérieure à cette crise sanitaire. Nous déplorons l'absence de vision globale et de bonne envergure pour renforcer nos services de santé. La vaccination ne peut pas être l'alpha et l'oméga de la politique de santé. Au contraire, l'instauration du passe vaccinal nous a fait basculer dans une société de surveillance exercée par une catégorie de citoyens sur les autres.
C'est pourquoi nous défendons encore et encore l'instauration de mesures sanitaires fortes et rapides, l'incitation et non l'obligation à la vaccination, le maintien de la possibilité de faire des tests gratuitement et l'augmentation des équipements de protection dans les hôpitaux ainsi que l'accroissement du nombre de personnels dans les établissements de santé.