Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du lundi 3 janvier 2022 à 15h00
Outils de gestion de la crise sanitaire — Article 1e r

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Monsieur le ministre, vous voulez avoir raison contre tout le monde : contre l'Organisation mondiale de la Santé, qui appelle à convaincre plutôt que contraindre et avertit qu'injecter des doses de rappel à tout va risque de prolonger l'épidémie plutôt que de la stopper ; contre la CNIL, qui vous a demandé à au moins quatre reprises de prouver l'efficacité du passe sanitaire, ce que vous n'avez toujours pas fait ; contre la Défenseure des droits, qui s'inquiète du pouvoir donné à une partie de la population de contrôler l'autre et du glissement vers des régimes d'exception extrêmement dangereux.

La réalité, monsieur le ministre, c'est que les passes sanitaire et vaccinal n'ont absolument rien de sanitaire. La preuve, c'est que, alors que vous nous parlez « d'aller vers », 13 % des plus de 80 ans ne sont pas vaccinés dans notre pays en dépit de leur fragilité particulière, ce qui fait de la France un des derniers pays d'Europe de ce point de vue. Autre preuve, vous avez rendu les tests payants, alors qu'ils sont le seul moyen de savoir si l'on est contaminé ou non. Autre preuve encore, les soignants sont à bout de souffle et craignent désormais de devoir trier leurs patients.

Monsieur le ministre, la politique que vous êtes en train de mener est tout sauf une politique de santé. Une politique de santé permettrait au contraire aux jeunes de faire du sport pour leur éviter des comorbidités. Vous êtes en train d'éloigner les plus précaires des soins alors qu'on sait que 72 % des gens hospitalisés pour covid en 2020 présentaient des comorbidités, et que c'est des plus précaires qu'il s'agit, puisqu'un ouvrier a dix fois plus de risques qu'un cadre d'avoir un cancer avant ses 65 ans. C'est cette absence de ciblage des personnes les plus à risque que nous dénonçons, et c'est pourquoi nous demandons qu'on en finisse avec les états d'exception et les états d'urgence, qui ne servent strictement à rien.

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