Vous tombez bien, monsieur le ministre : depuis tout à l'heure, nous nous interrogeons – moi le premier – sur la notion d'immunité collective. Après avoir présenté le passe sanitaire comme l'arme pour lutter contre le variant delta et encourager la vaccination, vous nous expliquez désormais que le variant omicron arrivant et provoquant une explosion du nombre d'infections, il nous faut un passe vaccinal. Je m'efforce de suivre votre logique, pour l'instant – arrêtez-moi si je dis une bêtise.
Et voilà qu'on apprend dans Le Journal du dimanche que, finalement, le fait d'enregistrer 280 000 cas par jour, s'il peut certes se révéler pénible parce que les personnes positives sont placées en arrêt maladie, au point de déstabiliser l'économie, pourrait néanmoins nous permettre d'atteindre l'immunité collective. Nous pourrions ainsi vivre la dernière vague du virus.
Je me méfie de telles prévisions, car le dernier à s'être avancé en ce sens était Jean Castex, en mai dernier, pour un résultat qui apparaît aujourd'hui comme peu glorieux. Néanmoins, comme beaucoup de Français, j'ai envie de vous croire. Mais si vous pensez que nous pouvons atteindre l'immunité collective, quelle est donc l'utilité du passe vaccinal, si ce n'est d'exercer un contrôle social matin, midi et soir pour savoir, au gré de ses déplacements, si une personne est vaccinée ou non ? Quelle est la pertinence de cet outil alors que vous assurez dans le JDD que nous atteindrons l'immunité collective grâce au variant omicron ?