M. Aubert a dit exactement ce que j'avais envie de dire. Je me contenterai donc de poser une question à mes chers collègues, ainsi qu'au ministre et à la présidente de cette assemblée.
Nous débattons d'un sujet grave, même le ministre l'a dit, et, quelle que soit la position de chacun, nous la respectons. Mais trouvez-vous digne de priver des millions de Français de leurs libertés, ainsi, entre minuit et 6 heures du matin ? Pensez-vous sincèrement, au moment où notre assemblée perd beaucoup de son prestige, qu'il est correct de débattre de dispositions restreignant autant les libertés de millions de Français à la va-vite, comme s'il fallait absolument finir pendant la nuit, alors même que beaucoup des Français qui nous regardent doivent aller se coucher parce qu'ils travaillent très tôt demain matin ? Ils sont en droit de recevoir une autre image de la représentation nationale.
Je le répète : je ne comprends pas comment, dans une démocratie adulte, on peut débattre à la va-vite, pendant la nuit, de sujets aussi importants que les libertés et la santé publique. Serait-ce si dramatique, en pleine épidémie, de débattre durant une journée supplémentaire ? C'est notre image à tous qui est en jeu. Je vous implore donc, madame la présidente, de poser la question de la réunion d'une conférence des présidents. Étant donné le nombre d'amendements qui restent à examiner, nous allons voter ces dispositions n'importe comment, au dernier moment. Je pense d'ailleurs que c'est le Gouvernement et la majorité qui le paieront le plus cher, parce que les gens se diront : « Quelle est cette démocratie qui fonctionne de la sorte ? »