Voici les chiffres : 2017, 143 ; 2018, 123 ; 2019, 153 ; 2020, 102 ; 2021, 113… et le 4 janvier 2022, 3. Cette litanie, monsieur le garde des sceaux, c'est la litanie des femmes mortes, la litanie des femmes assassinées, égorgées, brûlées vives, abattues froidement, étouffées ou tabassées.
Cette litanie, c'est la litanie de l'horreur.
Cette litanie, c'est la litanie de la honte.
Cette litanie, c'est la litanie de notre impuissance.
Chers collègues, aussi longtemps qu'il restera une femme victime de féminicide, nous devrons nous battre ; aussi longtemps qu'il restera une femme victime de violence, nous devrons considérer que nous avons échoué. Car oui, nous avons échoué. La communication, elle, n'a pas échoué ; les indignations publiques, elles, n'ont pas échoué ; les rubans portés fièrement au revers de nos vestes, eux, n'ont pas échoué. Mais le courage, ce n'est pas la parole, monsieur le garde des sceaux : le courage, c'est l'action.