Intervention de Karine Lebon

Séance en hémicycle du mardi 4 janvier 2022 à 21h30
Application de la loi visant à agir contre les violences au sein de la famille

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaKarine Lebon :

À La Réunion, seul un bailleur s'est fermement engagé en ce sens.

La protection des femmes suppose également une mise à disposition large et rapide du téléphone grave danger et du bracelet antirapprochement. Nous savons quelles violences ils ont permis d'éviter, mais nous n'oublions pas qu'ils ont dramatiquement manqué ces derniers mois. Alors déployons massivement le TGD, au-delà de l'objectif de 5 000 appareils. Cet outil a fait ses preuves en matière de protection, ainsi que de soutien et d'accompagnement des victimes. Je réitère donc ma demande de le déployer plus largement à La Réunion, qui ne bénéficie que de trente-cinq TGD, alors qu'elle est classée troisième département de France le plus violent envers les femmes. Il en va de même pour les bracelets antirapprochement : La Réunion n'en dispose que de sept !

Sans être exhaustive, cette énumération permet de voir que du chemin a été parcouru dans la lutte contre les violences conjugales. Désormais, l'enjeu est surtout d'amplifier les actions et les dispositifs, en mobilisant des moyens budgétaires à la mesure d'un fléau qui accable les femmes et qui touche aussi les plus fragiles, les enfants.

Selon le rapport de la mission sur les morts violentes d'enfants au sein des familles, paru en mai 2018, il existe en effet « un lien très fort entre la violence conjugale et les violences commises sur les enfants ». On compte 380 000 enfants covictimes de ces violences. Selon les spécialistes, 60 % d'entre eux développeront des troubles post-traumatiques à la suite des violences subies dans la famille et ils auront douze fois plus de risques de développer des troubles psychiatriques à l'âge adulte. Là encore, il est urgent de prévoir une prise en charge systématique pour rendre accessibles à toutes les victimes des soins susceptibles de s'étaler sur plusieurs années. Les unités d'accueil pédiatriques d'enfants en danger vont donc dans le bon sens. Mais des décisions importantes, qui font l'objet de recommandations de plus en plus précises, restent en attente, notamment concernant la suspension et le retrait de plein droit de l'exercice de l'autorité parentale en cas de violences.

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