J'ai retiré l'amendement n° 523 au profit de ces quatre amendements qui ont pour objectif, non de répondre à la question consistant à savoir quand les jeunes de 18 à 35 ans et les autres Français vont à nouveau pouvoir faire la fête, danser et se rencontrer, notamment la nuit, mais à la question consistant à savoir comment ils pourront le faire légalement.
Si la question n'est pas « quand », c'est que c'est déjà le cas depuis un mois. Alors que la nuit est officiellement fermée depuis un mois, les Français continuent de profiter de leurs loisirs festifs nocturnes, lors de soirées privées dont nous sommes tous témoins – sans parler du 31 décembre, qui reste une exception. Alors que ces soirées privées sont aujourd'hui dispensées de passe sanitaire et le seront demain de passe vaccinal, l'étude Pasteur réalisée fin novembre, qui a servi de base à la fermeture de la nuit, a établi que, sur les 8 857 personnes sondées sur leur potentiel lieu de contamination, 704 pensent qu'elle s'est effectuée en discothèque, quand 894, soit près de 200 de plus, avouent s'être contaminées dans une fête privée. Cela montre bien que le virus se propage plus par les fêtes privées, qui ont toujours cours actuellement et dont on connaît tous les risques collatéraux depuis l'été 2020. D'ailleurs, alors que les discothèques sont fermées depuis plus d'un an, on a malheureusement battu tous les records de contamination au cours de cette période.
La question n'est donc pas quand, mais comment les jeunes qui se sont fait vacciner rapidement et en masse dès l'été dernier pourront à nouveau faire la fête en toute sécurité. Je conçois qu'il puisse être indélicat de parler de fête quand tant de nos compatriotes souffrent, quand tant de nos soignants continuent d'œuvrer sans relâche et sous une pression constante, et quand on bat tous les records de contamination, mais n'oublions pas que la vie continue et que nous devons apprendre à vivre avec le virus, comme cela a toujours été dit. Or vivre, c'est tout à la fois, y compris faire la fête.
J'ajoute que le texte proposé prévoit la possibilité d'un passe vaccinal.
Vous avez doublement raison, monsieur le secrétaire d'État, quand vous dites que les jeunes veulent faire la fête et que les discothèques ne doivent pas être stigmatisées. Les exemples de l'Allemagne et de la Suisse montrent qu'elles ne peuvent pas rouvrir pour faire n'importe quoi. Ainsi, en Allemagne, les clubs qui ont rouvert sous conditions du passe 2G+ n'affichent que 10 % de présence, les jeunes qui se sont vaccinés refusant de se voir imposer cette contrainte supplémentaire, alors qu'ils sont protégés et qu'ils protègent les autres.
Mes amendements ont vocation à échapper au pire, et non à rechercher le meilleur ; leur objectif est d'éviter que la fête n'ait lieu que la nuit de façon clandestine, ce qui est le meilleur moyen de propager le virus. Pour aller dans le sens de la position du Gouvernement, sachant que la dernière dose de vaccin perd de son efficacité au bout d'un certain temps, je propose d'envisager que soit exigé un passe 2G+ quand la dernière dose du vaccin date de plus de cinq ou six mois.