Cette disposition existe dans le code des transports : la vérification de concordance se pratique dans les aéroports, où des gens sont formés pour détecter notamment la fraude relative aux documents.
Tel n'est pas le cas en l'espèce, puisque tout le monde pourra procéder à cette vérification en permanence, dans divers lieux de la vie quotidienne. Cette mesure sera un facteur de tensions et d'escalade pour des gens qui ne sont pas formés. Souhaitons-nous davantage de tensions qu'il en existe déjà dans notre pays, surtout à la suite de l'interview donnée par le Président de la République au Parisien ? Je ne le crois pas.
Cédric O avait reculé en commission : il a d'abord dit que cette mesure serait instaurée avant de se rétracter. En effet, elle soulève un problème de constitutionnalité. Au départ, vous aviez prévu qu'il pourrait être procédé à la vérification de concordance en cas de doute, afin que le contrôle soit proportionné et non systématique ; en effet, c'est le caractère systématique du contrôle qui le rend inconstitutionnel. Vous avez reculé sur ce point, en rendant le contrôle potentiellement systématique.
Vous dites que ce n'est pas un contrôle qui doit être fait mais qui peut être fait, ce qui fait que chacun pourra décider s'il a ou non envie de devenir contrôleur. De toute façon, votre dispositif est bancal et inconstitutionnel.
Vous l'avez dit, monsieur le ministre : il existe déjà beaucoup de contrôles. Il est vrai que depuis plusieurs années, nous avons perdu nombre de batailles dans cet hémicycle contre cette société de contrôle dont nous ne voulons pas.