Intervention de Mathilde Panot

Séance en hémicycle du mercredi 5 janvier 2022 à 21h30
Outils de gestion de la crise sanitaire — Après l'article 1er

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMathilde Panot :

Vous avez l'occasion de le prouver ici. Je vous présente pour la énième fois cet amendement – je ne sais plus à combien de reprises je l'ai déjà fait – qui vise à déclencher le plan ORSEC – organisation de la réponse de sécurité civile – eau potable qui permet la distribution de bouteilles d'eau gratuites à la population lorsque le droit à l'eau est bafoué.

Monsieur le ministre, je suis curieuse d'entendre quel argument vous allez encore nous inventer pour le refuser. Pour nos collègues, je rappelle que sur les quatre amendements que j'ai déposés sur le sujet, deux concernent la Guadeloupe, où quasiment toute la population est soumise à des tours d'eau. Cela signifie que la population n'a de l'eau qu'à certaines heures de la journée. Parfois, l'eau n'arrive pas au robinet pendant plusieurs jours, parfois même depuis plusieurs années du fait de réseaux d'eau qui sont en ruine.

À Mayotte, c'est un tiers de la population qui n'a pas accès à l'eau. Notre collègue Kamardine a raconté la dernière fois que lorsqu'il était à Mayotte, il ne prenait une douche qu'un jour sur deux car il n'y avait pas d'eau au robinet.

Pour ces raisons, nous avons saisi – avec Olivier Serva, député de la Guadeloupe et président de la délégation aux outre-mer, et Jean-Luc Mélenchon – la Défenseure des droits au sujet de la violation des droits à l'eau et à l'assainissement en Guadeloupe.

À vous écouter, monsieur le ministre, il n'y aurait pas d'alternative à cette situation. Dans le cadre de la commission d'enquête relative à la mainmise sur la ressource en eau par les intérêts privés et ses conséquences que j'ai présidée, j'ai interrogé le ministre des outre-mer au sujet de l'investissement dans les réseaux et des mesures d'urgence. Celui-ci m'a répondu que l'État ne pouvait rien faire, que cela était impossible car la compétence de l'eau relevait des seules collectivités.

Monsieur le ministre, quand on parle d'éducation, quand des enfants ratent jusqu'à un mois et demi de cours par an parce qu'il n'y a pas d'eau à l'école, on parle d'une compétence de l'État ; lorsqu'on parle de santé, on parle d'une compétence de l'État ;

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