Je ne parviens pas à digérer ce que j'ai vécu ce soir. J'ai été heureux pendant les dernières quarante-huit heures que j'ai partagées avec des hommes et des femmes très différents, notamment des hommes et des femmes qui se croyaient irrémédiablement des « sans dents », comme avait dit un ancien Président de la République, des hommes et des femmes qui ne comptaient décidément plus pour personne. Qu'ils représentent 5, 8, 12 ou 20 % de la population, le terrible système que nous avons mis en œuvre pousse ce soir l'Assemblée à voter ce projet de loi.
Malheureusement ceux qui voteront en faveur de ce projet de loi seront beaucoup plus nombreux que ce que je croyais, parce que je pensais que la parole donnée avait encore un sens, quand on s'adresse à des hommes et à des femmes qui ne croient plus en rien. Je suis profondément déçu de ce rendez-vous manqué une fois de plus.
Je pourrais vous parler aussi des hôpitaux qui s'effondrent et de tout ce qui ne va pas, mais je ne le ferai pas. J'espère que la France se ressaisira et qu'elle commencera, en particulier pour ceux qui appartiennent aux partis du Gouvernement, par retrouver sa parole.