L'histoire montre que, parfois, les solutions proposées pour lutter contre les épidémies et les pandémies perdurent dangereusement, allant jusqu'à transformer les sociétés concernées. Je crains que ce ne soit exactement ce que nous sommes en train de faire avec la pandémie de covid. Notre collègue et camarade François Ruffin prenait ainsi l'image, tout à l'heure, du dentifrice qu'il est impossible de faire rentrer dans son tube une fois qu'on l'en a sorti. J'ai bien peur que nous ne prenions des mesures – notre collègue Chassaigne l'a bien montré lui aussi – qui, au-delà de l'épidémie, nous habituent à une société qui ne sera plus tout à fait une société où règne l'État de droit et où sont garanties les libertés fondamentales.
C'est aussi une société où chacun est éventuellement fiché, où des extensions de systèmes d'information – ici le système d'information national de dépistage populationnel pour le covid-19, le SI-DEP – sont mises en place, avec tous les risques que cela comporte pour les données personnelles, qu'il s'agisse d'informations qui remontent vers les préfets ou d'autres pratiques.