Intervention de François-Michel Lambert

Séance en hémicycle du jeudi 6 janvier 2022 à 15h00
Légalisation du cannabis : évolutions européennes blocages français

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaFrançois-Michel Lambert :

Je remercie les trois intervenants qui, chacun dans son domaine, ont exposé les enjeux de la légalisation du cannabis. Notre débat s'intitule « Légalisation du cannabis : évolutions européennes, blocages français », mais ils ont essentiellement démontré les raisons pour lesquelles la légalisation du cannabis est inéluctable. M. Laforestrie a parlé quant à lui de « transition cannabis » pour désigner le processus par lequel cette substance trouvera sa juste place dans notre société. Selon lui, la légalisation est l'un des outils de cette transition, qui ira bien au-delà.

La France, qui préside le Conseil de l'Union européenne depuis le 1er janvier, défend une approche commune des différentes politiques publiques, mais sa position sur la légalisation du cannabis est contraire à celle du Portugal, de l'Espagne, de l'Italie, de l'Allemagne, du Luxembourg, des Pays-Bas et de la Belgique, lesquels sont favorables à la légalisation ou à la dépénalisation du cannabis.

Dans ce contexte, pensez-vous que notre pays sera capable de sortir d'une posture qui stigmatise les consommateurs – le Président de la République a encore tenu des propos très durs à leur sujet hier dans Le Parisien, les assimilant d'ailleurs à ceux du 15e et du 16e arrondissement de Paris – et d'ouvrir le dialogue de manière raisonnée, dans cette période où la raison est mise à mal par le complotisme ? Comment voyez-vous la position de la France et quels arguments pourrions-nous avancer auprès du Gouvernement pour défendre la légalisation ? M. le ministre de l'intérieur, Gérald Darmanin, a affirmé récemment que les pays européens faisaient aujourd'hui marche arrière en matière de légalisation, ce qui n'est pas vrai à ma connaissance, et que tous les pays qui l'ont appliquée affrontaient actuellement une catastrophe sanitaire, ce que je ne crois pas non plus. Je vous remercie de nous donner quelques arguments afin que nous puissions débattre tout à l'heure avec Mme la secrétaire d'État chargée de la jeunesse et de l'engagement, Sarah El Haïry.

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