En ce qui concerne l'effet passerelle, toutes les études économétriques montrent qu'il n'est pas avéré : consommer du cannabis ne conduit pas à la prise de substances plus dures, même si certains vont le faire – des gens qui ont un profil un peu suicidaire. Il n'y a pas de problème d'information : nul n'ignore que l'héroïne et la cocaïne sont des produits très addictif et dangereux.
Pour avoir échangé avec mes enfants, je crois – et je terminerai sur ce point – que la prohibition du cannabis envoie un message malsain à propos des autres substances : comme ils essaient le cannabis et constatent qu'ils ne deviennent pas addicts, les adolescents imaginent qu'il pourrait en aller de même pour la cocaïne et se demandent pourquoi les adultes leur mentent ainsi. Le fait que la législation ne reflète pas la dangerosité réelle des produits me semble donc constituer une erreur, d'autant que cette situation empêche toute discussion : comment parler avec ses enfants du bon usage du cannabis, dès lors que ce dernier est illégal ? Pour l'heure, du fait de la loi, le bon usage du cannabis n'existe tout simplement pas.