Je crois qu'il faut d'abord et avant tout lutter contre les addictions, quelles qu'elles soient, parce qu'on connaît leurs conséquences sociales. Dans leur gestion, on ne peut se limiter ni au seul aspect répressif ni au seul versant santé publique. Aujourd'hui, c'est bien le ministère de la santé qui a la charge de la gestion et de la lutte contre les conséquences de l'addiction au cannabis à travers différentes mesures – je pense à Drogues Info Service et aux campagnes de sensibilisation. Cette problématique est au cœur de toutes les actions interministérielles. Ainsi, quand je traite des sujets liés à la jeunesse, c'est évidemment en collaboration avec le ministère des solidarités et de la santé, qui travaille avec nous à la sensibilisation aux addictions au sein des établissements scolaires.
Vous avez cité le cas du Portugal. Or il se trouve que la hausse de la consommation y est réelle et qu'il n'y a pas de baisse de la délinquance associée. Je ne crois pas qu'à la sortie de ce débat il faille opposer lutte et trafic, prévention et gestion des conséquences de l'addiction. Il s'agit au contraire de s'appuyer sur des travaux tels que le rapport parlementaire qui fait une distinction entre différents usages – thérapeutiques ou récréatifs – du cannabis et de ses dérivés. C'est en ayant un débat le plus nuancé possible que nous permettrons de vrais progrès, en particulier pour les jeunes. Pour l'heure, les drames restent bien trop nombreux : ainsi, l'année dernière, il y a eu plus de 500 morts sur la route dus à une consommation de produits stupéfiants. C'est en luttant contre leurs conséquences que nous lutterons plus largement contre les addictions.