Je vous rejoins totalement sur le fait qu'aujourd'hui la vente de cannabis est partout, dans les territoires urbains comme ruraux, dans les classes populaires ou les classes plus bourgeoises. Il ne s'agit pas d'un phénomène réservé à une classe sociale et qui poserait des problèmes dans les seuls quartiers populaires, comme ce que l'on pourrait imaginer. Pas du tout ! On le rencontre partout, et il touche en particulier une tranche d'âge assez jeune.
La vente à proximité des établissements scolaires est désormais un véritable fléau. Le pire, c'est qu'elle se fait entre camarades, entre jeunes qui appartiennent, quasiment, au même écosystème. Il existe un programme spécifique au sein du ministère de l'éducation nationale et de son carré régalien qui bénéficie de la présence et du soutien du ministère des solidarités et de la santé, et du ministère de l'intérieur. Il vise à conjuguer la sécurisation des abords des établissements, et la prévention et la sensibilisation des élèves dès le plus jeune âge – dès le collège puisque cela est nécessaire.
Au-delà de ces questions de prévention et d'ordre public autour des établissements scolaires, lieux qu'il est extrêmement important de protéger, se pose le problème de la lutte contre un nouveau fléau – en tout cas, à mes yeux : l'utilisation dans ces circonstances des réseaux sociaux. Aujourd'hui, avec Instagram, on a accès à un Uber Eats de la vente de produits stupéfiants. Cette évolution transforme la manière de lutter contre la diffusion du cannabis, d'où la nécessité de protéger d'abord et avant tout les jeunes, parce que le cannabis a des conséquences sur leur santé – je crois que cette nécessité est ressentie par tous, le rapport d'information en fait état comme les travaux du groupe Libertés et territoires.
Pour protéger les jeunes, les maîtres-mots sont la prévention, la sensibilisation et l'information maximale. Je comprends aussi la nécessité de déployer des formes nouvelles en la matière, parce que, même si la baisse de la consommation est réelle pour les adolescents, elle est encore beaucoup trop élevée, chez les adolescents comme chez les enfants.