Intervention de Grégory Labille

Séance en hémicycle du vendredi 7 janvier 2022 à 9h00
Engagements de la france pour la transition écologique et la protection de la biodiversité

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaGrégory Labille :

Alors que le quinquennat touche à sa fin, ce débat sur la transition écologique et la protection de la biodiversité nous donne l'occasion d'établir le bilan de l'action gouvernementale en la matière, au regard à la fois des promesses de 2017 et des enjeux à venir.

Dans son programme en vue de l'élection présidentielle de 2017, le candidat Emmanuel Macron notait : « 2016 a été l'année la plus chaude jamais enregistrée. Il s'agit non seulement de sauvegarder les ressources et les espèces mais de répondre à des problèmes de santé publique. » Il poursuivait en évoquant notamment la pollution de l'air.

L'annonce est faite : « il ne faut pas des petites mesures mais de grands changements », en termes de production, de transports mais aussi d'alimentation. Si le groupe UDI et indépendants partage ce constat, nous ne sommes cependant pas en accord quant aux moyens censés permettre cette transition. Je doute de l'efficacité de l'action gouvernementale et de celle de la majorité parlementaire pour organiser la transition écologique, s'agissant notamment de la fiscalité environnementale au service de la transition énergétique : le principe pollueur-payeur devrait s'appliquer à tous ! De même, notre groupe a toujours soutenu la lutte contre le gaspillage au travers de solutions pratiques et applicables, comme la mise en place de la consigne. Des solutions permettant une transition par tous et pour tous existent ; elles doivent être mieux appliquées.

Je pense que nous en sommes tous conscients : le développement des mobilités douces, celui du train à hydrogène et celui de l'avion fonctionnant au biocarburant ou à l'énergie électrique sont des exemples sur lesquels s'appuyer pour combler intelligemment le besoin de se déplacer, au regard des enjeux climatiques.

Je reconnais que le présent mandat pourrait être assimilé à la crise sanitaire que nous continuons de traverser et que celle-ci bouleverse notre vie de tous les jours. Il ne faut pas en revanche, sous couvert de cette crise, fermer les yeux sur la crise climatique à laquelle nous faisons également face. Qu'en est-il de la sortie des énergies fossiles ? Où sont les 32 % d'énergies renouvelables annoncés ? La santé environnementale s'est-elle améliorée ? Quid de la prise de conscience internationale ? Telles sont les quatre questions, parmi d'autres, que se posent nos concitoyens. Or, avec une COP26 – conférence des parties – poussive, une gestion du parc énergétique national en serpent de mer, des transitions difficiles à concrétiser sur le terrain, ou encore une organisation complexe entre acteurs publics et privés, pouvons-nous affirmer que nous sommes aujourd'hui, en 2022, dans les meilleures dispositions pour affronter la crise climatique ? Je ne le pense pas.

C'est la raison pour laquelle, en ce début d'année, nous ne pouvons qu'inciter les dirigeants de notre pays à utiliser la présidence française de l'Union européenne comme une opportunité pour instaurer une véritable transition à l'échelle européenne.

L'État français a déjà été condamné en octobre 2021 par le tribunal administratif de Paris pour ne pas avoir tenu ses engagements climatiques sur la période 2015-2018. La sixième publication du GIEC précise que, d'ici 2050, la France et le monde doivent avoir décarboné leur économie.

C'est humblement, mais avec fermeté, que le groupe UDI et indépendants souhaite que des mesures concrètes soient mises en œuvre pour atteindre les objectifs fixés. L'exécutif a pris des dispositions concernant le nucléaire, et le plan France relance consacre des financements en faveur de la transition écologique. La crise ne doit néanmoins pas faire l'objet d'une communication grandiloquente mais plutôt d'actions nécessaires à notre survie. L'enjeu est de taille, mais notre responsabilité l'est également.

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