L'éolien est l'un des sujets les plus controversés de la politique environnementale de notre pays. Un sondage de l'IFOP, réalisé en 2020 sur l'éolien, indique que sept installations de mâts sur dix font l'objet d'un recours devant les tribunaux administratifs. En 2019, un sondage du même institut révélait que 80 % des Français perçoivent l'installation des éoliennes comme le fruit de décisions unilatérales et non concertées avec les populations. Ce sondage précisait l'important écart-type entre les très bonnes et les très mauvaises images que ce mode de production énergétique suscite, sous-entendant que la dépréciation de l'éolien augmente à mesure que les sondés sont renseignés sur le sujet. Comment leur donner tort ?
L'éolien est utile dans des pays qui produisent de l'électricité peu décarbonée pour se substituer aux centrales à charbon ou au fuel. Ce n'est pas le cas en France, où l'électricité est déjà décarbonée à 92 %. L'éolien coûte cher, produit une énergie intermittente et difficilement recyclable. Son déploiement est en outre profondément inégalitaire : les régions Hauts-de-France, Grand Est et Occitanie concentrent 65 % des 8 000 éoliennes que compte la France.
Face à cette avalanche de faits, le juge administratif n'hésite plus à suspendre les projets d'installation d'éoliennes qui font l'objet de contestations, comme le démontre la décision du tribunal administratif d'Amiens concernant la commune d'Airaines dans la Somme.
À cette opposition de la majorité des Français face à de nombreux projets éoliens, confirmée par les tribunaux administratifs, s'ajoute le manque de concertation. Précisément, sur mon territoire, dans la commune de Cartigny, à l'occasion d'un référendum organisé par la mairie à la demande de la préfète, 94 % de la population se sont opposés à la construction d'un parc éolien.
Certes, la transition écologique est nécessaire. La France et le monde doivent décarboner leur économie d'ici à 2050. L'électricité de la France est déjà décarbonée à 92 % grâce au nucléaire et à l'hydraulique, et la France projette de faire passer la part du nucléaire de 70 % à 50 % en lui substituant des éoliennes.
La Commission européenne a dévoilé, le 31 décembre 2021, un projet de labellisation verte pour les centrales nucléaires et à gaz. Ces centrales nucléaires seront reconnues comme participant à la réduction des gaz à effet de serre et comme des acteurs majeurs de la transition écologique.
Ma question est donc simple : poursuivrez-vous le déploiement des 7 000 mâts éoliens supplémentaires d'ici à 2030, alors que l'ensemble des raisonnements scientifiques, juridiques et politiques sont contre vous ?