Intervention de Marietta Karamanli

Séance en hémicycle du vendredi 7 janvier 2022 à 15h00
Évaluation des politiques de prévention en santé publique

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaMarietta Karamanli :

Tout d'abord, je remercie, au nom du groupe Socialistes et apparentés, Régis Juanico et Marie Tamarelle-Verhaeghe pour leur rapport très complet, qui traite en particulier des enjeux de santé liés à la sédentarité et à l'absolue nécessité du sport et de l'activité physique pour toutes et tous – jeunes et adultes, bien portants et personnes malades. Le rapport détaille les grands enjeux, précise les constats que nous faisions déjà, si j'ose dire, de façon empirique et partielle, et propose des pistes d'amélioration sous la forme de dix-huit recommandations qui, en réalité, en recouvrent chacune plusieurs.

Il serait très difficile de revenir sur l'ensemble des points abordés, mais une place importante est faite à la protection de la santé et au bien-être des enfants et des jeunes, ce dont nous pouvons nous réjouir.

La sédentarité liée à une mauvaise alimentation est source d'une augmentation de l'obésité et du diabète de type 2 chez les jeunes Européens. Ce constat est malheureusement partagé, que ce soit dans l'Union européenne ou parmi les États membres du Conseil de l'Europe. L'obésité et le diabète de type 2, troubles du métabolisme acquis, sont des maladies évitables, qui raccourcissent la durée de vie et peuvent conduire à d'autres pathologies, y compris, cela a été rappelé, des maladies cardiovasculaires et le cancer. Elles affectent de manière négative la qualité de vie des malades et constituent une charge considérable pour les systèmes de santé. La France doit donc réagir de manière urgente à cette autre crise de santé publique.

Je laisserai de côté l'autre face de la prévention, à savoir l'adoption d'habitudes alimentaires saines dès le plus jeune âge. S'agissant des modes de vie sains, l'intérêt du rapport est de proposer des mesures pour améliorer le bien-être des enfants et des jeunes dans tous les domaines de leur vie, en abordant la question de l'activité physique de manière holistique. Je reviendrai sur quelques points d'attention et d'action – information, éducation, accès aux équipements et associations, mobilité urbaine, temps libre des familles – et formulerai trois propositions complémentaires.

D'abord, le rapport fait de l'information un thème transversal en vue de promouvoir un style de vie plus actif. Il met aussi l'éducation ainsi que les écoles – entendues au sens large du terme – et les efforts qu'elles fournissent pour encourager et faire pratiquer l'exercice physique au cœur de l'action à venir.

Un autre axe de progression en la matière passe par un meilleur accès des enfants et des jeunes à l'éducation physique et au sport hors de l'école, notamment au travers des activités parascolaires. L'amélioration de l'accès aux installations sportives, en particulier dans les quartiers socialement défavorisés, et à un mode de vie plus actif doit être une priorité. La place et le rôle des associations sportives dans ces quartiers, y compris pendant et après la pandémie, devraient faire l'objet d'une réflexion et bénéficier de mesures de soutien ciblées de la part des autorités publiques.

De façon complémentaire, il conviendrait d'envisager des mesures spécifiques pour favoriser la mobilité urbaine en encourageant le vélo et la marche grâce à l'amélioration de l'urbanisme et des politiques de transports : cela constituerait un axe de progrès.

Parallèlement, une action en faveur de l'aménagement des temps de travail et de vie serait de nature à permettre aux parents de mieux profiter de leurs déplacements, de leurs pauses et de leurs moments de repos pour se détendre et se dépenser avec leurs enfants de façon à la fois sécurisée et confortable.

Pour terminer, je ferai trois propositions. J'estime que la participation des enfants et des jeunes à la conception des programmes de santé publique à leur intention constitue une condition importante de la réussite de ces derniers. Il conviendrait donc de veiller à ce que les jeunes participent pleinement à l'élaboration de ces programmes, à tous les niveaux. Certains pays européens ont développé des modèles et des bonnes pratiques qui pourraient servir d'études de cas et ont institué des mécanismes de consultation efficaces, dans le cadre desquels les enfants et les jeunes participent activement à la planification et au déploiement des programmes qui les concernent.

Au moment où la France prend la présidence du Conseil de l'Union européenne, il convient de rappeler l'importance des programmes et campagnes menés à l'échelle européenne pour encourager un mode de vie actif et décourager les activités trop sédentaires.

Enfin, des recherches pourraient être menées pour connaître les raisons pour lesquelles certains enfants et jeunes trouvent l'éducation physique ennuyeuse et insatisfaisante.

Je souhaite que les dix-huit recommandations figurant dans le rapport puissent être prises en considération par le Gouvernement, mais aussi par toutes les autorités publiques concernées, aujourd'hui comme demain.

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