Vous êtes effectivement présente, madame la députée, pour débattre du rapport du CEC.
Fidèles à la tradition d'évaluation des politiques publiques qui incombe au Parlement, Marie Tamarelle-Verhaeghe et Régis Juanico, que je remercie à mon tour, ont produit un rapport important et passionnant, de près de deux cents pages, sur un thème qui figure parmi les priorités du ministère des solidarités et de la santé : la prévention en santé publique. Ce rapport accorde en particulier une place de choix au rôle du sport dans les politiques de prévention.
Je m'en réjouis, car, comme vous avez été nombreux à le rappeler, les bénéfices de l'activité physique sur la santé ne sont plus à démontrer. À deux ans et demi des Jeux olympiques et paralympiques de Paris et à quelques mois de la fin d'une législature qui, je le crois, a permis de réelles avancées – sur lesquelles je reviendrai – dans nos politiques de prévention, je suis donc heureux que nous puissions prendre le temps d'échanger sur les différentes actions déployées au cours des dernières années et sur les nouvelles orientations proposées par les rapporteurs.
Avant d'entrer dans le cœur de ces propositions, je rappellerai le cadre de l'action actuellement menée par les pouvoirs publics en matière de prévention en santé publique.
Comme le rapport le présente clairement, la stratégie nationale de santé 2018-2022 et la stratégie nationale sport-santé 2019-2024 sont les deux bras armés de la politique de prévention au plan national. Elles agissent de façon complémentaire et ont permis de très réelles avancées ces dernières années.
Je pense notamment au déploiement des maisons sport-santé, que vous avez été plusieurs à évoquer. Ces espaces permettent d'informer et de mobiliser les non-sportifs, en particulier ceux dont la santé est la plus fragile, sur l'offre de sport à leur disposition. Nous poursuivrons nos efforts pour atteindre l'objectif de 500 maisons d'ici à la tenue des Jeux olympiques. Je peux d'ailleurs annoncer que 152 nouvelles maisons sport-santé ont été labellisées cette semaine, en plus des 300 que nous comptions jusqu'à présent.
Je pense également à toutes les expérimentations permises par l'article 51 de la LFSS pour 2018. Je constate d'ailleurs que plusieurs d'entre vous ont mentionné des expériences locales menées dans leur territoire, ce qui me semble plutôt encourageant. Ces expérimentations ont permis de faire naître spontanément une trentaine de dispositifs innovants, plaçant l'activité physique au centre de parcours thérapeutiques pour les patients atteints de maladies chroniques, de cancers, ou encore de maladies neurodégénératives.
L'expérimentation « Mission : retrouve ton cap » en constitue un bel exemple. Menée dans le Nord et le Pas-de-Calais, elle permet, depuis 2018, d'accompagner par le sport des jeunes de 3 à 8 ans présentant un risque de surpoids et d'obésité. Grâce à ce dispositif, ces enfants ont pu effectuer des activités physiques adaptées et bénéficier de consultations avec des diététiciens et des psychologues, sans que cela ne coûte le moindre centime à leur famille. C'est d'ailleurs pour moi l'occasion de répondre à l'une des questions soulevées par le rapporteur Juanico quant aux séances d'activité physique adaptée et à leur prise en charge par l'assurance maladie : tant que nous n'aurons pas défini un modèle économique viable et soutenable, nous préférons, vous l'aurez compris, encourager les expérimentations menées sur la base de l'article 51, afin de pouvoir généraliser la prise en charge sur la base d'une évaluation robuste et qui aura fait la preuve du bénéfice des dispositifs concernés en santé publique.