Je veux tout d'abord saluer la qualité de ce rapport qui inscrit à notre ordre du jour une question essentielle. Lorsque j'étais maire d'une commune du Nord, pendant plus de dix-sept ans, j'ai pu mesurer l'importance des leviers d'action dont dispose l'élu territorial pour entraîner et mobiliser toute une collectivité sur des enjeux majeurs tels que la prévention de l'obésité infantile, pour citer une question qui se pose avec acuité dans mon département, qui cumule les indicateurs sociaux défavorables – M. le secrétaire d'État, qui se rend souvent dans le Nord, sait très bien de quoi je parle.
J'ai pu constater, en tant qu'élu local, qu'il fallait faire tomber certains tabous et lutter contre certains clichés. Par exemple, plutôt que d'envisager le sport comme une compétition – une image véhiculée dans les clubs –, il était au contraire nécessaire de faire en sorte que les clubs et nos concitoyens associent désormais cette pratique à des notions telles que le loisir, la famille ou la santé.
Le sport peut se pratiquer dans une cour de récréation. Cette idée a nécessité une première évolution de la part de l'ensemble du corps enseignant, qui considérait auparavant qu'il fallait absolument avoir accès à une salle de sport. Or une cour de récréation peut représenter un premier terrain.
La prévention de l'obésité infantile – qui reste un fléau contre lequel il faut lutter – suppose aussi que l'on prenne soin de l'alimentation des enfants, que l'on fasse attention au contenu de leur assiette. Lorsque je rends visite à des médecins à l'hôpital public de Tourcoing et que je vois les personnes admises en réanimation, je constate malheureusement que le lien entre les formes graves du covid-19 et l'obésité est flagrant. La prévention doit donc commencer dès le plus jeune âge.
Je sais que beaucoup a déjà été fait en la matière et que le secrétaire d'État est très attentif à ces questions. Au passage, celles-ci ne relèvent pas uniquement de la responsabilité de l'État, il revient à chaque élu territorial de s'en emparer.
Ma question est simple : comment peut-on faire plus, mieux et autrement pour lutter contre l'obésité des enfants ? La mise en réseau me semble par exemple absolument indispensable. J'ai pu l'observer lorsque j'ai eu la chance de rejoindre le programme VIF, Vivons en forme, qui permet aux acteurs locaux d'échanger les bonnes pratiques.