Monsieur le secrétaire d'État, lorsqu'on parle de politiques de prévention en santé, la première des choses que nous avons envie de vous dire, c'est que la meilleure des préventions, c'est l'accès aux soins. Or la désertification médicale en prive de nombreux territoires de notre pays, qu'ils soient urbains ou ruraux, empêchant une prévention efficace. Comment pourrait-on croire à une politique de prévention efficace quand 6 millions de Français n'ont pas aujourd'hui accès aux soins ? Le groupe UDI et indépendants a présenté tout au long de la législature des propositions sur ce sujet, et nous y reviendrons dans le débat qui aura lieu prochainement.
Ma question porte sur la mise en œuvre des plans de prévention. Le cadre en est défini au niveau national tandis que la mise en œuvre est régionale, confiée aux agences régionales de santé – les ARS. Le rapport indique très clairement que le pilotage de ces politiques pourrait être amélioré. Les rapporteurs critiquent la dispersion d'énergie et de financements dans l'application de ces plans qui se multiplient, se succèdent et même se superposent, qui dépendent tous d'une autorité différente et qui manquent d'évaluation.
À l'UDI, nous faisons depuis longtemps une proposition simple et efficace : la décentralisation de la compétence santé, qui relèverait ainsi des régions : celles-ci seraient ainsi à même de définir elles-mêmes leurs priorités, en fonction par exemple de la prévalence particulière de telle ou telle pathologie sur leur territoire, et sans doute de mettre en œuvre plus efficacement ces politiques en rassemblant les acteurs dudit territoire. Voilà, monsieur le secrétaire d'État, ce que nous souhaiterions voir bouger.
Je rappelle que les ARS ont été créées il y a quelques années parce qu'il fallait déconcentrer le ministère de la santé, mais il nous semble que la pandémie a montré que cette déconcentration n'est pas suffisante : l'État doit rester maître de la partition, mais qu'il laisse les musiciens l'interpréter sur le terrain. Ce sera plus rapide et plus adapté, plus efficace en un mot. Car ce qui est le plus frappant pour nous aujourd'hui, c'est l'inégalité de santé entre les territoires et par conséquent l'inégalité en termes d'espérance de vie, sans doute la plus grande de toutes entre les Français.