Avant d'aborder les questions au Gouvernement, je souhaite évoquer un sujet de préoccupation majeur. Les pressions, les intimidations et les violences contre les élus de toute tendance se multiplient et s'aggravent. Je tiens à dire solennellement que l'Assemblée nationale sera toujours aux côtés de ses membres menacés ou attaqués, sous quelque forme que ce soit, y compris sur les réseaux sociaux.
Au-delà de nos personnes et de notre institution, ce sont les principes de la démocratie et de la République qui sont en cause. Les députés jouent un rôle éminent dans la vie démocratique de notre nation. Parmi les personnalités qui ont annoncé leur candidature à l'élection présidentielle qui aura lieu dans quelques semaines, au moins cinq sont des députés, dans la diversité des opinions et des sensibilités qui est l'honneur de notre assemblée.
C'est pour nous un motif de fierté, ce doit être aussi, monsieur le Premier ministre, une exigence de responsabilité : il est indispensable que tous les moyens de l'État soient mobilisés pour assurer la sécurité de tous les candidats comme de l'ensemble des représentants de la nation, quels que soient leurs engagements, ainsi que la sérénité du débat électoral.
L'histoire nous oblige : dès le 23 juin 1789, l'Assemblée nationale déclarait que la personne des députés est inviolable. C'est ici que vit depuis deux cent trente-trois ans la permanence de l'idéal démocratique que nous partageons. Continuons à le faire vivre en nous rappelant constamment les termes de l'article 4 de la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen : « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui : ainsi, l'exercice des droits naturels de chaque homme n'a de bornes que celles qui assurent aux autres membres de la société la jouissance de ces mêmes droits. Ces bornes ne peuvent être déterminées que par la loi. » Je vous remercie.