Monsieur le Premier ministre, le solde du commerce extérieur pour le mois de novembre dernier est de moins 9 milliards d'euros. Sur douze mois, le déficit cumulé s'élève à 77,6 milliards d'euros. C'est un montant colossal, jamais vu ; le constat est sans appel.
Alors que le Gouvernement nous parle de compétitivité et de réindustrialisation, le pays affiche son pire déficit commercial jamais atteint. Bien sûr, il y aura toujours des circonstances atténuantes que le Gouvernement voudrait faire valoir : la covid, l'envolée des prix des matières premières ou de l'énergie. Mais ces arguments ne tiennent pas. Preuve en est, l'Allemagne, qui subit ces mêmes phénomènes, enregistre des excédents commerciaux records et affiche un solde commercial historiquement haut en novembre. Et, sans parler de l'Allemagne, d'autres pays qui, comme la France, ne disposent pas de ressources en hydrocarbures – qu'il s'agisse de la Finlande, de l'Italie ou des Pays-Bas – exportent plus qu'ils n'importent.
Ce déficit, c'est l'échec de votre politique industrielle : les vrais chiffres relatifs à notre industrie sont catastrophiques et, depuis 2017, la balance commerciale n'a cessé de se dégrader – notre balance agricole est même devenue déficitaire. Ce déficit rappelle au monde nos vulnérabilités sur le plan économique et menace les emplois de nos enfants et de nos petits-enfants.
Monsieur le Premier ministre, je poserai une seule question qui intéresse les Français : durant ce quinquennat, pourquoi avoir laissé à ce point notre économie, notre industrie et notre agriculture s'affaiblir ?