J'appelle l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de l'alimentation sur la hausse du coût des matières premières alimentaires. Nous avons tous en tête l'exemple de l'augmentation du prix du beurre : la demande mondiale augmente, plus particulièrement la demande chinoise qui a crû en quelques mois de plus de 20 %. Dans le même temps, la production laitière française se tasse, le nombre d'éleveurs diminue. Entre 2017 et 2021, le nombre de vaches laitières a diminué de 250 000. On a même vu des laiteries demander à certains éleveurs de diminuer leur production.
Il y a là une contradiction : le lait n'est pas payé correctement aux éleveurs – ce n'est pas d'aujourd'hui, monsieur le ministre, vous le savez comme nous, mais il faut traiter le problème car les éleveurs finissent par se décourager.
Or on sait qu'à ce jour la grande distribution et les centrales internationales continuent de négocier notamment les prix alimentaires, et en particulier les produits laitiers, à la baisse. Il y a quelque part de la spéculation, à l'image de ce qui se passe pour les matériaux de construction dans le secteur du bâtiment, ou pour les semi-conducteurs dans celui de l'automobile. Il n'est pas acceptable, même dans une économie de marché, que les denrées alimentaires, que les matières premières agricoles, fassent l'objet d'une telle spéculation.
Monsieur le ministre, la présidence française du Conseil de l'Union européenne ne vous donne-t-elle pas l'occasion d'agir en la matière ?