Intervention de Bénédicte Pételle

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 9h00
Reconnaissance de l'endométriose comme une affection de longue durée — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaBénédicte Pételle :

Notre assemblée se penche aujourd'hui, et j'en remercie Clémentine Autain, sur une proposition de résolution visant à lutter contre l'endométriose, pathologie dont souffrent les femmes et qui a trop souvent été un mal invisible.

Une femme sur dix est atteinte d'endométriose, maladie inflammatoire chronique de l'appareil génital féminin, à ce jour incurable. Dans presque la moitié des cas, elle affecte la fertilité et peut aller jusqu'à des situations de stérilité. L'endométriose entraîne des pertes de sang significatives et de vives douleurs au moment des règles, ainsi que pendant les rapports sexuels ; ces douleurs peuvent être circonscrites à la zone pelvienne, mais également s'étendre aux jambes ou aux lombaires.

L'endométriose affecte les femmes dans leur vie quotidienne, leur vie sexuelle, leur vie sociale et leur vie professionnelle. Comme l'auteure de cette proposition de résolution l'a souligné, il faut en moyenne sept ans pour poser un diagnostic, pendant lesquels les femmes vivent un véritable parcours du combattant. Beaucoup témoignent qu'elles sont incapables de travailler pendant les crises. Selon l'étude d'Alice Romerio, un tiers des femmes interrogées quittent rapidement leur travail pour rentrer chez elles.

Le Président de la République a dévoilé mardi une stratégie nationale pour prendre en charge cette maladie dans toutes ses dimensions et accompagner les femmes au quotidien. Elle fait suite au plan d'action défini par Agnès Buzyn en 2019, dont la crise sanitaire a retardé l'application. En mars 2021, le Gouvernement avait confié à l'eurodéputée LaREM Chrysoula Zacharopoulou, gynécologue qui a consacré une grande partie de sa carrière professionnelle à cette maladie, une mission en ce sens.

Comme Emmanuel Macron l'a annoncé mardi, la stratégie comportera un programme national visant à placer la France à la pointe de la recherche sur cette pathologie ; le financement s'appuiera sur le plan France 2030. Elle prévoit aussi l'installation, dans chaque région, de filières de soins dédiées à l'endométriose et à la prise en charge des patientes, avec au moins un centre de recours et d'expertise. Elle visera enfin – c'est un enjeu capital – à mieux former et sensibiliser les professionnels de santé, afin de diagnostiquer plus tôt la maladie et de créer un véritable réflexe endométriose, pour mettre fin aux disparités territoriales. Le groupe La République en marche se réjouit de ces annonces, qui répondent à des maux trop longtemps restés tabou dans notre société.

À ce sujet, j'aimerais évoquer les travaux précurseurs et transpartisans que la délégation aux droits des femmes et à l'égalité des chances entre les hommes et les femmes, présidée par Marie-Pierre Rixain, a menés. En février 2020, Laëtitia Romeiro Dias et Bénédicte Taurine ont présenté un rapport d'information sur les menstruations, qui formule quarante-sept recommandations dans les domaines de l'éducation, de la sécurisation des produits et de la santé publique. La lutte contre l'endométriose figure parmi les priorités.

Ce combat s'inscrit dans la continuité des mesures que nous avons prises depuis 2017 pour améliorer la santé des femmes, la santé sexuelle et, plus largement, l'égalité entre les femmes et les hommes. J'en veux citer quelques exemples emblématiques. Nous avons ouvert la procréation médicalement assistée (PMA) aux couples de femmes et aux femmes seules, et doublé la durée du congé paternité, passé à vingt-huit jours depuis le 1er juillet 2021. Dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2018, nous avons créé une consultation unique de prévention du cancer du sein et du cancer du col de l'utérus pour les femmes âgées de 25 ans, prise en charge à 100 % par l'assurance maladie. Dans le dernier PLFSS, nous avons voté la prise en charge à 100 % de la contraception des femmes jusqu'à 25 ans et généralisé la consultation longue de prévention en santé sexuelle, qui s'adressera désormais aux filles comme aux garçons, jusqu'à 25 ans. Avec la loi visant à améliorer le système de santé par la confiance et la simplification, de notre collègue Stéphanie Rist, nous avons élargi les missions des sages-femmes, afin de conforter leur rôle pivot dans la santé des femmes et d'améliorer l'accès aux soins dans tous les territoires.

Comme le président Emmanuel Macron l'a souligné, l'endométriose est un problème de société. Avec votre texte, vous nous proposez de renforcer la lutte contre cette maladie. Le groupe La République en marche sera à vos côtés pour l'adopter.

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