Intervention de Albane Gaillot

Séance en hémicycle du jeudi 13 janvier 2022 à 9h00
Reconnaissance de l'endométriose comme une affection de longue durée — Discussion générale

Photo issue du site de l'Assemblée nationale ou de WikipediaAlbane Gaillot :

Nous savons toutes et tous l'importance de parler de l'endométriose et de lui accorder l'attention et les moyens nécessaires. Je tiens à saluer, sur le principe, les annonces récentes du Gouvernement en faveur de la lutte contre l'endométriose : le lancement d'un premier comité de pilotage interministériel le 14 février et d'une stratégie nationale de lutte contre l'endométriose, demandée depuis longtemps par les associations. Ces annonces, bien que tardives, sont un premier pas dans la bonne direction. Je me joins à mes collègues pour demander non seulement un calendrier plus précis, avant la fin du quinquennat bien évidemment, mais également des moyens financiers substantiels pour le bon déroulement de cette stratégie nationale. Nous suivrons avec attention les travaux du comité de pilotage interministériel et veillerons à ce que la stratégie nationale de lutte contre l'endométriose ne soit pas vidée de son sens.

Oui, l'endométriose mérite d'être mieux connue et mieux diagnostiquée ; elle mérite que la recherche soit financée et que l'accès aux soins soit le même partout. Mais la demande phare des acteurs et actrices de terrain, des parlementaires, des femmes, à savoir la reconnaissance de l'endométriose comme affection de longue durée, ne doit pas être écartée.

J'en viens donc au cœur de la proposition de résolution, dont je salue la clarté et l'exactitude. Je remercie notre collègue Clémentine Autain de porter haut ce sujet et de nous permettre d'en débattre aujourd'hui. L'endométriose doit être inscrite dans la liste des ALD. La solution est claire, sans équivoque. Les dépenses de santé de l'endométriose doivent être prises en charge à 100 %, avec une réduction du délai de carence. Ces solutions sont connues et martelées depuis des années.

Alors que 1,5 à 4,2 millions de Françaises vivent avec l'endométriose dans la souffrance, après des années d'errance médicale, alors que cette maladie incurable affecterait 80 % d'entre elles au quotidien et 49 % dans leur carrière, on se demande pourquoi rien n'a été fait avant. Probablement parce que c'est une maladie qui affecte les femmes et que notre souffrance, souvent d'origine gynécologique, est sans cesse niée et sous-estimée. Après des siècles de politiques publiques en défaveur des femmes, d'une médecine des hommes pour les hommes, il nous appartient de faire entendre les voix de ces millions de femmes. Je voterai donc avec enthousiasme pour cette proposition de résolution ; la prise en charge de la santé des femmes n'est pas facultative.

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