Vous avez pris ces exemples, permettez-moi de les reprendre. Au nom de quoi, notre blocage des prix créerait un problème ? Si problème il y a, c'est parce que vous laissez entrer l'économie de marché dans tous les compartiments.
Vous avez avancé des raisons de long terme, que je ne tiens pas à discuter maintenant. Bien sûr, nous ne sommes pas d'accord sur l'économie de marché. Vous êtes persuadés que la concurrence libre et non faussée est le moteur de l'histoire et de la formation du bon prix. Je ne le crois pas et nous sommes nombreux à ne pas le croire, si nombreux que même le président du Mouvement des entreprises de France (MEDEF), dans son dernier livre L'Intendance suivra !, explique, à la page 99, que seule la planification permet de faire face à la transition écologique. On ne va pas reproduire ici les vieilles maximes du XVII
Plusieurs d'entre vous ont souligné à juste titre que le blocage des prix n'est pas compatible avec les traités européens. Nous pouvons nous en accommoder, non ? Nous ne serions pas les premiers à user de l'opt-out. Des pays qui sortent des traités et des règlements, il y en a des paquets, qu'il s'agisse de l'OTAN, de la défense, de la monnaie unique, de la propriété collective – l'Allemagne a ainsi refusé que la production de l'eau soit soumise à la concurrence. Ne nous dites pas que ce serait impossible ! Nous sommes une grande nation et, dans une situation d'urgence, nous pouvons prendre de telles décisions.
Dans mon programme présidentiel, je propose de sortir des traités européens, quoi qu'il en coûte et quoi qu'il arrive. Mais, dans cette proposition de loi, nous prévoyons des mesures liées à l'urgence : il faut que les gens mangent, se chauffent, se déplacent. S'ils ne le peuvent pas, leur vie n'est plus que de la survie. Bien sûr, si vous voulez aller plus loin, il suffit de m'élire ! Alors, je vous donne raison : le blocage des prix n'est pas compatible avec les traités européens.
Monsieur Benoit, vous évoquez la TVA sociale. Je ne sors pas de l'œuf : c'est une mesure dont j'ai déjà entendu parler et figurez-vous qu'elle n'a pas valu que des bonheurs à ceux qui l'avaient proposée. Pourquoi ? Parce qu'il a été question à plusieurs reprises d'en faire une source de financement de la sécurité sociale. Et j'aime mieux vous dire que, même si vous venez me voir avec votre plus délicieux sourire pour me proposer de la mettre en place, je suis assez informé pour vous dire non tout de suite !