Le blocage des prix sur les marchés de détail n'était donc pas prévu, et M. Bernalicis n'a pas parlé pour ne rien dire.
J'ai apprécié votre plaisanterie, collègue Kasbarian, même si l'opposition que vous faites est un peu formelle. Je vais vous dire pourquoi les prix ne sont pas satisfaisants et pourquoi il faut organiser des comités pour les surveiller : c'est en raison du monopole de l'importation qui, conjugué à l'octroi de mer, produit un effet de contrainte dont plus personne ne sait se dépêtrer. L'octroi de mer est en effet nécessaire pour financer les collectivités locales et pour établir un impôt – protectionniste, quand on y pense – sur les productions locales. Personnellement, je suis pour la main de fer et pour une protection totale des productions locales, notamment vivrières. En effet, aussi longtemps qu'un poulet arrivant d'Europe en morceaux, emballé et étiqueté d'un code barre, coûtera moins cher qu'un poulet qui court dans la campagne, il ne pourra clairement y avoir aucune agriculture viable outre-mer.
Il y a ensuite, collègue Kasbarian, la question du coefficient multiplicateur. Si vous analysez la différence entre le prix de la marchandise lorsqu'elle descend du bateau et son prix dans les rayons, vous constaterez que ce coefficient est absolument invraisemblable ! C'est ce qui oblige à organiser un contrôle : l'économie des îles, si elle est totalement ouverte, ne peut conduire qu'à cette situation !