Les incohérences se multiplient, s'additionnent, s'empilent – mon collègue Coquerel vient d'en énoncer quelques-unes. Vous entendez notamment rendre obligatoire, avec le passe vaccinal, la vaccination des enfants, faute de quoi il leur sera bien difficile d'avoir une vie sociale. Pourtant, c'est une population – c'est scientifiquement avéré – qui est peu sujette aux formes graves. Donc, quel est l'enjeu ? Quel est l'intérêt ? Il n'est évidemment pas sanitaire. Tel n'est pas le but que vous cherchez à atteindre. Par ailleurs, le dispositif est d'autant plus incohérent qu'il sera différent suivant que les enfants pratiqueront une activité scolaire ou périscolaire : ils pourront, par exemple, dans le cadre scolaire, entrer dans une médiathèque sans le fameux passe vaccinal, mais deux heures plus tard, s'ils veulent y accéder avec leurs frères, leurs sœurs ou leurs parents, ils ne le pourront plus. Il n'y a donc aucune cohérence sanitaire, ni aucune continuité.
Concernant la vague omicron, que vous agitez comme un chiffon rouge pour faire passer ce texte sur le passe vaccinal, qu'en est-il de la décorrélation des chiffres – que vous ne citez jamais, monsieur le ministre ? Il y a, certes, beaucoup de contaminations mais, avec le variant omicron, le niveau d'admission en soins critiques est très inférieur à ce qu'il était précédemment : 4 000 personnes sont en soins critiques, alors qu'au moment de la première et de la deuxième vague, ce chiffre s'est élevé à plus de 7 200. Qu'est-ce qui vous affole, si ce n'est votre propre incurie ? Car vous avez, entre la première vague et celle-ci, diminué le nombre de lits et le nombre de soignants capables d'accueillir nos concitoyens :